LES AMIS (ES)
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 Fable De La Fontaine!

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idem
Le Rire Tue les Microbes du Coeur
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idem
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   Posté le 01-04-2005 à 14:58:11   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Loup et l'Agneau!



La raison du plus fort est toujours la meilleure
Nous l'allons montrer tout à l'heure
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.

Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure
Et que la faim en ces lieux attirait
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?
Dit cet animal plein de rage
Tu seras châtié de ta témérité.


Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant.


Plus de vingt pas au-dessous d'Elle
Et que par conséquent, en aucune façon
Je ne puis troubler sa boisson
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.


Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère
Je n'en ai point, c'est donc quelqu'un des tiens
Car vous ne m'épargnez guère.


Vous, vos bergers, et vos chiens
On me l'a dit, il faut que je me venge
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange
Sans autre forme de procès.



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idem
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   Posté le 05-04-2005 à 14:10:53   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Homme et son Image!



Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde
Il accusait toujours les miroirs d'être faux
Vivant plus que content dans son erreur profonde.

Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les Conseillers muets dont se servent nos Dames
Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands
Miroirs aux poches des galands
Miroirs aux ceintures des femmes.


Que fait notre Narcisse ? Il va se confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer
N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure
Mais un canal, formé par une source pure.


Se trouve en ces lieux écartés
Il s'y voit, il se fâche, et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau
Mais quoi, le canal est si beau.


Qu'il ne le quitte qu'avec peine
On voit bien où je veux venir
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d'entretenir
Notre âme, c'est cet Homme amoureux de lui-même.


Tant de Miroirs, ce sont les sottises d'autrui
Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes
Et quant au Canal, c'est celui
Que chacun sait, le Livre des Maximes.




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   Posté le 06-04-2005 à 14:23:33   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Dragon à plusieurs Têtes et le Dragon à plusieurs Queues!



Un Envoyé du Grand Seigneur
Préférait, dit l'Histoire, un jour chez l'Empereur
Les forces de son Maître à celles de l'Empire
Un Allemand se mit à dire.

Notre prince a des dépendants
Qui de leur chef sont si puissants
Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée
Le Chiaoux, homme de sens
Lui dit: Je sais par renommée.

Ce que chaque Electeur peut de monde fournir
Et cela me fait souvenir
D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie
J'étais en un lieu sûr, lorsque je vis passer
Les cent têtes d'une Hydre au travers d'une haie.


Mon sang commence à se glacer
Et je crois qu'à moins on s'effraie
Je n'en eus toutefois que la peur sans le mal
Jamais le corps de l'animal
Ne put venir vers moi, ni trouver d'ouverture.


Je rêvais à cette aventure
Quand un autre Dragon, qui n'avait qu'un seul chef
Et bien plus d'une queue, à passer se présente
Me voilà saisi derechef
D'étonnement et d'épouvante.

Ce chef passe, et le corps, et chaque queue aussi
Rien ne les empêcha, l'un fit chemin à l'autre
Je soutiens qu'il en est ainsi
De votre Empereur et du nôtre.



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   Posté le 08-04-2005 à 15:24:38   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Les Voleurs et l'Ane!




Pour un Ane enlevé deux Voleurs se battaient
L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre
Tandis que coups de poing trottaient
Et que nos champions songeaient à se défendre.


Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron
L'Ane, c'est quelquefois une pauvre province
Les voleurs sont tel ou tel prince
Comme le Transylvain, le Turc, et le Hongrois.


Au lieu de deux, j'en ai rencontré trois
Il est assez de cette marchandise
De nul d'eux n'est souvent la Province conquise
Un quart Voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du Baudet.




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idem
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   Posté le 11-04-2005 à 14:38:39   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Simonide préservé par les Dieux!



On ne peut trop louer trois sortes de personnes
Les Dieux, sa Maîtresse, et son Roi
Malherbe le disait, j'y souscris quant à moi
Ce sont maximes toujours bonnes.

La louange chatouille et gagne les esprits
Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix
Voyons comme les Dieux l'ont quelquefois payée
Simonide avait entrepris
L'éloge d'un Athlète, et, la chose essayée.


Il trouva son sujet plein de récits tout nus
Les parents de l'Athlète étaient gens inconnus
Son père, un bon Bourgeois, lui sans autre mérite
Matière infertile et petite
Le Poète d'abord parla de son Héros.


Après en avoir dit ce qu'il en pouvait dire
Il se jette à côté, se met sur le propos
De Castor et Pollux, ne manque pas d'écrire
Que leur exemple était aux lutteurs glorieux
Elève leurs combats, spécifiant les lieux.


Où ces frères s'étaient signalés davantage
Enfin l'éloge de ces Dieux
Faisait les deux tiers de l'ouvrage
L'Athlète avait promis d'en payer un talent
Mais quand il le vit, le galand.


N'en donna que le tiers, et dit fort franchement
Que Castor et Pollux acquitassent le reste
Faites-vous contenter par ce couple céleste
Je vous veux traiter cependant
Venez souper chez moi, nous ferons bonne vie.

Les conviés sont gens choisis
Mes parents, mes meilleurs amis
Soyez donc de la compagnie
Simonide promit. Peut-être qu'il eut peur
De perdre, outre son dû, le gré de sa louange
Il vient, l'on festine, l'on mange.


Chacun étant en belle humeur
Un domestique accourt, l'avertit qu'à la porte
Deux hommes demandaient à le voir promptement
Il sort de table, et la cohorte
N'en perd pas un seul coup de dent.


Ces deux hommes étaient les gémeaux de l'éloge
Tous deux lui rendent grâce, et pour prix de ses vers
Ils l'avertissent qu'il déloge
Et que cette maison va tomber à l'envers
La prédiction en fut vraie.


Un pilier manque et le plafonds
Ne trouvant plus rien qui l'étaie
Tombe sur le festin, brise plats et flacons
N'en fait pas moins aux Echansons
Ce ne fut pas le pis, car, pour rendre complète.


La vengeance due au Poète
Une poutre cassa les jambes à l'Athlète
Et renvoya les conviés
Pour la plupart estropiés
La renommée eut soin de publier l'affaire.


Chacun cria miracle. On doubla le salaire
Que méritaient les vers d'un homme aimé des Dieux
Il n'était fils de bonne mère
Qui, les payant à qui mieux mieux
Pour ses ancêtres n'en fit faire.


Je reviens à mon texte et dis premièrement
Qu'on ne saurait manquer de louer largement
Les Dieux et leurs pareils de plus, que Melpomène
Souvent sans déroger trafique de sa peine
Enfin qu'on doit tenir notre art en quelque prix.


Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce
Jadis l'Olympe et le Parnasse
Etaient frères et bons amis.



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   Posté le 12-04-2005 à 05:21:45   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

La Mort et le Malheureux!



Un Malheureux appelait tous les jours
La mort à son secours
O mort, lui disait-il, que tu me sembles belle!
Viens vite, viens finir ma fortune cruelle.


La Mort crut, en venant, l'obliger en effet
Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre
Que vois-je! cria-t-il, ôtez-moi cet objet
Qu'il est hideux ! que sa rencontre
Me cause d'horreur et d'effroi!


N'approche pas, ô mort, ô mort, retire-toi
Mécénas fut un galant homme
Il a dit quelque part : Qu'on me rende impotent
Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme
Je vive, c'est assez, je suis plus que content.

Ne viens jamais, ô mort, on t'en dit tout autant.



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   Posté le 13-04-2005 à 13:52:01   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

La Mort et le Bûcheron!



Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.


Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur
Il met bas son fagot, il songe à son malheur
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.


Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée
Il appelle la mort, elle vient sans tarder
Lui demande ce qu'il faut faire.


C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois, tu ne tarderas guère
Le trépas vient tout guérir
Mais ne bougeons d'où nous sommes
Plutôt souffrir que mourir.


C'est la devise des hommes.




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   Posté le 14-04-2005 à 16:08:06   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Homme entre Deux Ages, et ses deux Maîtresses!



Un homme de moyen âge
Et tirant sur le grison
Jugea qu'il était saison
De songer au mariage.


Il avait du comptant
Et partant
De quoi choisir.
Toutes voulaient lui plaire
En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant
Bien adresser n'est pas petite affaire.


Deux veuves sur son coeur eurent le plus de part
L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre
Mais qui réparait par son art
Ce qu'avait détruit la nature
Ces deux Veuves, en badinant.


En riant, en lui faisant fête
L'allaient quelquefois testonnant
C'est-à-dire ajustant sa tête
La Vieille à tous moments de sa part emportait
Un peu du poil noir qui restait.


Afin que son amant en fût plus à sa guise
La Jeune saccageait les poils blancs à son tour
Toutes deux firent tant, que notre tête grise
Demeura sans cheveux, et se douta du tour
Je vous rends, leur dit-il, mille grâces, les Belles.


Qui m'avez si bien tondu
J'ai plus gagné que perdu
Car d'Hymen point de nouvelles
Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon
Je vécusse, et non à la mienne.

Il n'est tête chauve qui tienne
Je vous suis obligé, Belles, de la leçon.



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   Posté le 15-04-2005 à 12:39:30   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Renard et la Cigogne!




Compère le Renard se mit un jour en frais
et retint à dîner commère la Cigogne
Le régal fût petit et sans beaucoup d'apprêts
Le galant pour toute besogne.


Avait un brouet clair, il vivait chichement
Ce brouet fut par lui servi sur une assiette
La Cigogne au long bec n'en put attraper miette
Et le drôle eut lapé le tout en un moment
Pour se venger de cette tromperie.


A quelque temps de là, la Cigogne le prie
Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis
Je ne fais point cérémonie
A l'heure dite, il courut au logis
De la Cigogne son hôtesse.


Loua très fort la politesse
Trouva le dîner cuit à point
Bon appétit surtout, Renards n'en manquent point
Il se réjouissait à l'odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.


On servit, pour l'embarrasser
En un vase à long col et d'étroite embouchure
Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer
Mais le museau du sire était d'autre mesure
Il lui fallut à jeun retourner au logis.


Honteux comme un Renard qu'une Poule aurait pris
Serrant la queue, et portant bas l'oreille
Trompeurs, c'est pour vous que j'écris
Attendez-vous à la pareille.



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   Posté le 20-04-2005 à 15:23:20   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Enfant et le Maître d'Ecole!



Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir
En badinant sur les bords de la Seine.


Le Ciel permit qu'un saule se trouva
Dont le branchage, après Dieu, le sauva
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule
Par cet endroit passe un Maître d'école
L'Enfant lui crie, "Au secours! je péris."


Le Magister, se tournant à ses cris
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer, Ah! le petit babouin!
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise!
Et puis, prenez de tels fripons le soin.


Que les parents sont malheureux qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille!
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort!
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.


Tout babillard, tout censeur, tout pédant
Se peut connaître au discours que j'avance
Chacun des trois fait un peuple fort grand
Le Créateur en a béni l'engeance
En toute affaire ils ne font que songer.


Aux moyens d'exercer leur langue
Hé ! mon ami, tire-moi de danger
Tu feras après ta harangue.



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   Posté le 22-04-2005 à 14:47:53   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Coq et la Perle!



Un jour un Coq détourna
Une Perle, qu'il donna
Au beau premier Lapidaire
Je la crois fine, dit-il.


Mais le moindre grain de mil
Serait bien mieux mon affaire.
Un ignorant hérita
D'un manuscrit, qu'il porta
Chez son voisin le Libraire.


Je crois, dit-il, qu'il est bon
Mais le moindre ducaton
Serait bien mieux mon affaire.









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   Posté le 28-04-2005 à 16:21:15   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Homme et son Image!



Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde
Il accusait toujours les miroirs d'être faux
Vivant plus que content dans son erreur profonde.


Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les Conseillers muets dont se servent nos Dames
Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands
Miroirs aux poches des galands.


Miroirs aux ceintures des femmes
Que fait notre Narcisse? Il va se confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer
N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure
Mais un canal, formé par une source pure.

Se trouve en ces lieux écartés
Il s'y voit, il se fâche et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau
Mais quoi, le canal est si beau.


Qu'il ne le quitte qu'avec peine
On voit bien où je veux venir
Je parle à tous et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d'entretenir
Notre âme, c'est cet Homme amoureux de lui-même.


Tant de Miroirs, ce sont les sottises d'autrui
Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes
Et quant au Canal, c'est celui
Que chacun sait, le Livre des Maximes.







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   Posté le 29-04-2005 à 15:02:50   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Les Frelons et les Mouches à Miel!



De l'oeuvre on connaît l'Artisan
Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent
Des Frelons les réclamèrent
Des Abeilles s'opposant.


Devant certaine Guêpe on traduisit la cause
Il était malaisé de décider la chose
Les témoins déposaient qu'autour de ces rayons
Des animaux ailés, bourdonnants, un peu longs
De couleur fort tannée, et tels que les Abeilles.


Avaient longtemps paru.
Mais quoi ! dans les Frelons
Ces enseignes étaient pareilles
La Guêpe, ne sachant que dire à ces raisons
Fit enquête nouvelle, et pour plus de lumière
Entendit une fourmilière.


Le point n'en put être éclairci
De grâce, à quoi bon tout ceci?
Dit une Abeille fort prudente
Depuis tantôt six mois que la cause est pendante
Nous voici comme aux premiers jours.


Pendant cela le miel se gâte
Il est temps désormais que le juge se hâte
N'a-t-il point assez léché l'Ours?
Sans tant de contredits, et d'interlocutoires
Et de fatras, et de grimoires.


Travaillons, les Frelons et nous
On verra qui sait faire, avec un suc si doux
Des cellules si bien bâties
Le refus des Frelons fit voir
Que cet art passait leur savoir.


Et la Guêpe adjugea le miel à leurs parties
Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès!
Que des Turcs en cela l'on suivît la méthode!
Le simple sens commun nous tiendrait lieu de Code
Il ne faudrait point tant de frais.


Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge
On nous mine par des longueurs
On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge
Les écailles pour les plaideurs.






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idem
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   Posté le 02-05-2005 à 15:28:35   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Chêne et le Roseau!


Le Chêne un jour dit au Roseau
Vous avez bien sujet d'accuser la Nature
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau
Le moindre vent, qui d'aventure.


Fait rider la face de l'eau
Vous oblige à baisser la tête
Cependant que mon front, au Caucase pareil
Non content d'arrêter les rayons du soleil
Brave l'effort de la tempête.


Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage
Vous n'auriez pas tant à souffrir
Je vous défendrais de l'orage.


Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent
La nature envers vous me semble bien injuste
Votre compassion, lui répondit l'Arbuste
Part d'un bon naturel, mais quittez ce souci.


Les vents me sont moins qu'à vous redoutables
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots.


Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs
L'Arbre tient bon, le Roseau plie
Le vent redouble ses efforts.


Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.



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   Posté le 04-05-2005 à 17:43:51   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Contre ceux qui ont le Goût Difficile!



Quand j'aurais en naissant reçu de Calliope
Les dons qu'à ses Amants cette Muse a promis
Je les consacrerais aux mensonges d'Esope
Le mensonge et les vers de tout temps sont amis.


Mais je ne me crois pas si chéri du Parnasse
Que de savoir orner toutes ces fictions
On peut donner du lustre à leurs inventions
On le peut, je l'essaie ; un plus savant le fasse
Cependant jusqu'ici d'un langage nouveau.


J'ai fait parler le Loup et répondre l'Agneau
J'ai passé plus avant, les Arbres et les Plantes
Sont devenus chez moi créatures parlantes
Qui ne prendrait ceci pour un enchantement?
Vraiment, me diront nos Critiques.


Vous parlez magnifiquement
De cinq ou six contes d'enfant
Censeurs, en voulez-vous qui soient plus authentiques
Et d'un style plus haut? En voici, Les Troyens
Après dix ans de guerre autour de leurs murailles.

Avaient lassé les Grecs, qui par mille moyens
Par mille assauts, par cent batailles
N'avaient pu mettre à bout cette fière Cité
Quand un cheval de bois, par Minerve inventé
D'un rare et nouvel artifice.


Dans ses énormes flancs reçut le sage Ulysse
Le vaillant Diomède, Ajax l'impétueux
Que ce Colosse monstrueux
Avec leurs escadrons devait porter dans Troie
Livrant à leur fureur ses Dieux mêmes en proie.


Stratagème inouï, qui des fabricateurs
Paya la constance et la peine
C'est assez, me dira quelqu'un de nos Auteurs
La période est longue, il faut reprendre haleine
Et puis votre Cheval de bois.


Vos Héros avec leurs Phalanges
Ce sont des contes plus étranges
Qu'un Renard qui cajole un Corbeau sur sa voix
De plus, il vous sied mal d'écrire en si haut style
Eh bien! baissons d'un ton, La jalouse Amarylle.


Songeait à son Alcippe, et croyait de ses soins
N'avoir que ses Moutons et son Chien pour témoins
Tircis, qui l'aperçut, se glisse entre des saules
Il entend la bergère adressant ces paroles
Au doux Zéphire, et le priant.


De les porter à son Amant
Je vous arrête à cette rime
Dira mon censeur à l'instant
Je ne la tiens pas légitime
Ni d'une assez grande vertu.


Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte
Maudit censeur, te tairas-tu?
Ne saurais-je achever mon conte?
C'est un dessein très dangereux
Que d'entreprendre de te plaire.


Les délicats sont malheureux
Rien ne saurait les satisfaire.



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   Posté le 05-05-2005 à 13:13:52   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Conseil tenu par les Rats!



Un Chat, nommé Rodilardus
Faisait des Rats telle déconfiture
Que l'on n'en voyait presque plus
Tant il en avait mis dedans la sépulture.


Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou
Ne trouvait à manger que le quart de son sou
Et Rodilard passait, chez la gent misérable
Non pour un Chat, mais pour un Diable
Or un jour qu'au haut et au loin.


Le galant alla chercher femme
Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa Dame
Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente
Dès l'abord, leur Doyen, personne fort prudente.


Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard
Attacher un grelot au cou de Rodilard
Qu'ainsi, quand il irait en guerre
De sa marche avertis, ils s'enfuiraient en terre
Qu'il n'y savait que ce moyen.


Chacun fut de l'avis de Monsieur le Doyen
Chose ne leur parut à tous plus salutaire
La difficulté fut d'attacher le grelot
L'un dit, "Je n'y vas point, je ne suis pas si sot"
L'autre, "Je ne saurais, "Si bien que sans rien faire.


On se quitta. J'ai maints Chapitres vus
Qui pour néant se sont ainsi tenus
Chapitres, non de Rats, mais Chapitres de Moines
Voire chapitres de Chanoines
Ne faut-il que délibérer.


La Courr en Conseillers foisonne
Est-il besoin d'exécuter
L'on ne rencontre plus personne.






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   Posté le 09-05-2005 à 15:32:12   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe!



Un Loup disait que l'on l'avait volé
Un Renard, son voisin, d'assez mauvaise vie
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé
Devant le Singe il fut plaidé.

Non point par Avocats, mais par chaque Partie
Thémis n'avait point travaillé
De mémoire de Singe, à fait plus embrouillé
Le Magistrat suait en son lit de Justice
Après qu'on eut bien contesté.


Répliqué, crié, tempêté
Le Juge, instruit de leur malice
Leur dit, Je vous connais de longtemps, mes amis
Et tous deux vous paierez l'amende
Car toi, Loup, tu te plains, quoiqu'on ne t'ait rien pris.


Et toi, Renard, as pris ce que l'on te demande
Le juge prétendait qu'à tort et à travers
On ne saurait manquer, condamnant un pervers
Quelques personnes de bon sens ont cru que
L'impossibilité et la contradiction qui est dans le.


Jugement de ce Singe était une chose à censurer
mais je ne m'en suis servi qu'après Phédre et c'est
en cela que consiste le bon mot, selon mon avis.





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idem
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   Posté le 11-05-2005 à 13:38:23   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Les Deux Taureaux et une Grenouille!



Deux Taureaux combattaient à qui posséderait
Une Génisse avec l'empire
Une Grenouille en soupirait
"Qu'avez-vous?"se mit à lui dire.


Quelqu'un du peuple croassant
Et ne voyez-vous pas, dit-elle
Que la fin de cette querelle
Sera l'exil de l'un ; que l'autre, le chassant
Le fera renoncer aux campagnes fleuries?


Il ne régnera plus sur l'herbe des prairies
Viendra dans nos marais régner sur les roseaux
Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux
Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisse
Du combat qu'a causé Madame la Génisse.


Cette crainte était de bon sens
L'un des Taureaux en leur demeure
S'alla cacher à leurs dépens
Il en écrasait vingt par heure
Hélas! on voit que de tout temps.


Les petits ont pâti des sottises des grands.




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idem
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   Posté le 16-05-2005 à 12:49:54   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

La Chauve-Souris et les deux Belettes



Une Chauve-Souris donna tête baissée
Dans un nid de Belette et sitôt qu'elle y fut
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée
Pour la dévorer accourut.


Quoi? vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas Souris? Parlez sans fiction
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas Belette.


Pardonnez-moi, dit la pauvrette
Ce n'est pas ma profession
Moi Souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'Auteur de l'Univers
Je suis Oiseau, voyez mes ailes
Vive la gent qui fend les airs!
Sa raison plut, et sembla bonne.


Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre Belette, aux oiseaux ennemie.


La voilà derechef en danger de sa vie
La Dame du logis avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'Oiseau
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage
Moi, pour telle passer! Vous n'y regardez pas.


Qui fait l'Oiseau? c'est le plumage
Je suis Souris vivent les Rats!
Jupiter confonde les Chats!
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.


Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue
Le Sage dit, selon les gens
Vive le Roi, vive la Ligue.




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idem
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   Posté le 20-05-2005 à 17:00:39   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Oiseau blessé d'une Flèche!



Mortellement atteint d'une flèche empennée

Un Oiseau déplorait sa triste destinée

Et disait, en souffrant un surcroît de douleur

Faut-il contribuer à son propre malheur!


Cruels humains! vous tirez de nos ailes

De quoi faire voler ces machines mortelles

Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié

Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre

Des enfants de Japet toujours une moitié

Fournira des armes à l'autre.




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idem
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   Posté le 29-05-2005 à 20:46:15   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

La Lice et sa Compagne!





Une Lice étant sur son terme
Et ne sachant ou mettre un fardeau si pressant
Fait si bien qu'à la fin sa Compagne consent
De lui prêter sa hutte, où la Lice s'enferme.


Au bout de quelque temps sa Compagne revient
La Lice lui demande encore une quinzaine
Ses petits ne marchaient, disait-elle, qu'à peine
Pour faire court, elle l'obtient
Ce second terme échu, l'autre lui redemande.


Sa maison, sa chambre, son lit
La Lice cette fois montre les dents, et dit
Je suis prête à sortir avec toute ma bande
Si vous pouvez nous mettre hors.
Ses enfants étaient déjà forts.


Ce qu'on donne aux méchants
toujours on le regrette
Pour tirer d'eux ce qu'on leur prête
Il faut que l'on en vienne aux coups
Il faut plaider, il faut combattre
Laissez-leur prendre un pied chez vous
Ils en auront bientôt pris quatre.







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idem
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   Posté le 03-06-2005 à 08:28:32   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Lion et le Rat!



Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde
On a souvent besoin d'un plus petit que soi
De cette vérité deux Fables feront foi
Tant la chose en preuves abonde.


Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie
Le Roi des animaux, en cette occasion
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie
Ce bienfait ne fut pas perdu.


Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire?
Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Ce Lion fut pris dans des rets
Dont ses rugissements ne le purent défaire.


Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.






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   Posté le 15-06-2005 à 07:04:44   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

La Colombe et la Fourmi!



L'autre exemple est tiré d'animaux plus petits
Le long d'un clair ruisseau buvait une Colombe
Quand sur l'eau se penchant une Fourmi y tombe
Et dans cet océan l'on eût vu la Fourmi.


S'efforcer, mais en vain, de regagner la rive
La Colombe aussitôt usa de charité
Un brin d'herbe dans l'eau par elle étant jeté
Ce fut un promontoire où la Fourmi arrive
Elle se sauve et là-dessus.


Passe un certain Croquant qui marchait les pieds nus
Ce Croquant, par hasard, avait une arbalète
Dès qu'il voit l'Oiseau de Vénus
Il le croit en son pot, et déjà lui fait fête
Tandis qu'à le tuer mon Villageois s'apprête.


La Fourmi le pique au talon
Le Vilain retourne la tête
La Colombe l'entend, part, et tire de long
Le soupé du Croquant avec elle s'envole
Point de Pigeon pour une obole.







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idem
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   Posté le 17-06-2005 à 16:07:27   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

L'Astrologue qui se laisse tomber dans un Puits!



Un Astrologue un jour se laissa choir
Au fond d'un puits. On lui dit, Pauvre bête
Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir
Penses-tu lire au-dessus de ta tête?


Cette aventure en soi, sans aller plus avant
Peut servir de leçon à la plupart des hommes
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes
Il en est peu qui fort souvent
Ne se plaisent d'entendre dire.


Qu'au livre du Destin les mortels peuvent lire
Mais ce livre, qu'Homère et les siens ont chanté
Qu'est-ce, que le Hasard parmi l'Antiquité
Et parmi nous la Providence?
Or du Hasard il n'est point de science.


S'il en était, on aurait tort
De l'appeler hasard, ni fortune, ni sort
Toutes choses très incertaines
Quant aux volontés souveraines
De Celui qui fait tout, et rien qu'avec dessein.


Qui les sait, que lui seul? Comment lire en son sein?
Aurait-il imprimé sur le front des étoiles
Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles?
A quelle utilité? Pour exercer l'esprit
De ceux qui de la Sphère et du Globe ont écrit?


Pour nous faire éviter des maux inévitables?
Nous rendre, dans les biens, de plaisir incapables?
Et causant du dégoût pour ces biens prévenus
Les convertir en maux devant qu'ils soient venus ?
C'est erreur, ou plutôt c'est crime de le croire.


Le Firmament se meut, les Astres font leur cours
Le Soleil nous luit tous les jours
Tous les jours sa clarté succède à l'ombre noire
Sans que nous en puissions autre chose inférer
Que la nécessité de luire et d'éclairer.


D'amener les saisons, de mûrir les semences
De verser sur les corps certaines influences
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l'Univers?
Charlatans, faiseurs d'horoscope


Quittez les cours des Princes de l'Europe
Emmenez avec vous les souffleurs tout d'un temps
Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens
Je m'emporte un peu trop : revenons à l'histoire
De ce Spéculateur qui fut contraint de boire.


Outre la vanité de son art mensonger
C'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères
Cependant qu'ils sont en danger
Soit pour eux, soit pour leurs affaires.



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idem
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   Posté le 30-06-2005 à 05:50:45   Voir le profil de idem (En vacances)   Répondre à ce message   http://le-royaume-d-idem.superforum.fr/index.foru   Envoyer un message privé à idem   

Le Lièvre et les Grenouilles!




Un Lièvre en son gîte songeait
(Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe?)
Dans un profond ennui ce Lièvre se plongeait
Cet animal est triste, et la crainte le ronge.

Les gens de naturel peureux
Sont, disait-il, bien malheureux
Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite
Jamais un plaisir pur, toujours assauts divers
Voilà comme je vis, cette crainte maudite.

M'empêche de dormir, sinon les yeux ouverts
Corrigez-vous, dira quelque sage cervelle
Et la peur se corrige-t-elle?
Je crois même qu'en bonne foi
Les hommes ont peur comme moi.

Ainsi raisonnait notre Lièvre
Et cependant faisait le guet
Il était douteux, inquiet
Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre
Le mélancolique animal.

En rêvant à cette matière
Entend un léger bruit, ce lui fut un signal
Pour s'enfuir devers sa tanière
Il s'en alla passer sur le bord d'un étang
Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes.

Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes
Oh! dit-il, j'en fais faire autant
Qu'on m'en fait faire! Ma présence
Effraie aussi les gens! je mets l'alarme au camp!
Et d'où me vient cette vaillance?

Comment? Des animaux qui tremblent devant moi!
Je suis donc un foudre de guerre!
Il n'est, je le vois bien, si poltron sur la terre
Qui ne puisse trouver un plus poltron que soi.






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