Sujet : Amour de la déraison! | | Posté le 20-11-2004 à 17:57:21
| Amour de la déraison! L’amour de la déraison… Souvent mes phrases n’atterrissent pas Ils sont commodes les points de suspension… Ne serais-je jamais raisonnable? Rangé? Concilier l’âge d’homme et la passion Gageure… Elle est là, la folie. Elle guette tapie dans l’ombre A l’orée de nos vies Pouvoir et vouloir Vivre sa vie, c’est faire des choix Tentante est la sérénité, l’apaisement… Exigeante est l’existence, le goût de la vie Les idées, l’écriture, la nuit, l’alcool L’amour d’une femme L’amour de l’amour Le voyage et l’errance Le regard porte au loin Vers l’horizon, le point de fuite… La fuite Inexorable, prenante, obsédante Boucler son sac et partir Frotter ses semelles de vent aux bitumes insensées User ses chaussures de cuir brut aux coteaux incendiés Sentir la poussière des chemins piquer les narines Fuir… sortir de son corps… voler.. Vivre ! Se frotter au monde, risquer… La rencontre Des rencontres, des gens, des lèvres que l’on embrasse Des épaules que l’on étreint Des rencontres Des départs Des adieux Des bonjours Des lendemains de cuite et des souvenirs purs De la nostalgie et de l’amour Osez! La solitude… Libre mais seul Les faucons de l’Atlas sont solitaires Vivre, voyager Aller de ville en ville Sentir et ressentir Surtout, oui! Surtout! Ne pas s’arrêter! L’immobilité, c’est la mort Savoir qu’on ne sait rien… Apprendre! Du mendiant de Macao De la fille de joie de Bombay Du gamin de Sarcelles, drogues douces et rapines Du vieillard solitaire dans un couloir d’hôpital Un dimanche d’après-midi pluvieux Oh oui ! Beaucoup plus vieux… Bouger ! Marcher ! Pour ne plus penser Voyager sans autre philosophie Voir! Le monde, les joies et les misères. Les plages de Malibu Les chiffonniers du Caire Libre, mais seul Le Touareg est seul dans le Hoggar Mais le Hoggar est à lui L’amour de la déraison La tentation de se poser L’installation… Dans un coin du bureau, le sac vous guette Ne pas le regarder… Fonctionner! Compter! Gérer! Anticiper! S’informer! Regarder passer les voyages des autres. Dans les livres, à la télévision Artifices habiles aux vides de nos vies. Aller respirer le vent du large Les deux pieds frileusement ancrés sur la grève Vieillir… Mourir de son vivant… Quelle ironie… Les estuaires de lumière de nos jeunesses perdues se sont asséchés dans les méandres glauques du quotidien Affronter le regard des autres Ceux qui voudraient percer la barque Définitivement… Afin que tout voyage reste impossible. Amour de la déraison Du voyage immobile Les livres, épaisseurs blanches de milliers de vies Moments d’existence figés dans le couloir du temps L’émotion permanente S’user la santé en coups de cœurs Peintures, musiques, théâtres Spectacles de nos jours Aller plus loin encore, dépasser l’entendement Inventer de nouveaux langages Faire exploser la règle du jeu imposé S’accorder enfin une pause Par amour de la déraison. Attendre, respirer à fond, un bon coup.. Et, plonger… Mais surtout, oui surtout Prendre ton doux visage entre mes dix doigts Et l’embrasser toujours comme boire à un puits. Se démarquer enfin de la déraison Cette tentation si forte du néant… |
|
|
|