LES AMIS (ES)
 
Retour au forum
 

Ajouter une réponse

Pseudo :    S'inscrire ?
Mot de passe :    Mot de passe perdu ?
Icône :
                                
                                
Message :
 
 
 
Smilies personnalisés
 
Options :
Notification par email en cas de réponse
Désactiver les smilies
Activer votre signature
 
 
Dernières réponses
idem
Le Curé et le Mort!



Un mort s'en allait tristement
S'emparer de son dernier gîte
Un Curé s'en allait gaiement
Enterrer ce mort au plus vite.


Notre défunt était en carrosse porté
Bien et dûment empaqueté
Et vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme bière
Robe d'hiver, robe d'été
Que les morts ne dépouillent guère.


Le Pasteur était à côté
Et récitait à l'ordinaire
Maintes dévotes oraisons
Et des psaumes et des leçons
Et des versets et des répons
Monsieur le Mort, laissez-nous faire
On vous en donnera de toutes les façons
Il ne s'agit que du salaire.


Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort
Comme si l'on eût dû lui ravir ce trésor
Et des regards semblait lui dire
Monsieur le Mort, j'aurai de vous
Tant en argent, et tant en cire
Et tant en autres menus coûts.


Il fondait là-dessus l'achat d'une feuillette
Du meilleur vin des environs
Certaine nièce assez propette
Et sa chambrière Pâquette
Devaient voir des cotillons
Sur cette agréable pensée.


Un heurt survient, adieu le char
Voilà Messire Jean Chouart
Qui du choc de son mort a la tête cassée
Le Paroissien en plomb entraîne son Pasteur
Notre Curé suit son Seigneur.


Tous deux s'en vont de compagnie
Proprement toute notre vie
Est le curé Chouart, qui sur son mort comptait
Et la fable du Pot au lait.

idem
La Femme Noyée




Je ne suis pas de ceux qui disent , Ce n'est Rien
C'est une femme qui se noie
Je dis que c'est beaucoup et ce sexe vaut bien
Que nous le regrettions, puisqu'il fait notre joie.


Ce que j'avance ici n'est point hors de propos
Puisqu'il s'agit en cette Fable
D'une femme qui dans les flots
Avait fini ses jours par un sort déplorable
Son Epoux en cherchait le corps.


Pour lui rendre, en cette aventure
Les honneurs de la sépulture
Il arriva que sur les bords
Du fleuve auteur de sa disgrâce
Des gens se promenaient ignorants l'accident.


Ce mari donc leur demandant
S'ils n'avaient de sa femme aperçu nulle trace
Nulle, reprit l'un d'eux mais cherchez-la plus bas
Suivez le fil de la rivière
Un autre repartit, Non, ne le suivez pas.


Rebroussez plutôt en arrière
Quelle que soit la pente et l'inclination
Dont l'eau par sa course l'emporte
L'esprit de contradiction
L'aura fait flotter d'autre sorte.


Cet homme se raillait assez hors de saison
Quant à l'humeur contredisante
Je ne sais s'il avait raison
Mais que cette humeur soit ou non
Le défaut du sexe et sa pente.


Quiconque avec elle naîtra
Sans faute avec elle mourra
Et jusqu'au bout contredira
Et, s'il peut, encor par-delà.

idem
Le Loup et la Cigogne



Les Loups mangent gloutonnement
Un Loup donc étant de frairie
Se pressa, dit-on, tellement
Qu'il en pensa perdre la vie



Un os lui demeura bien avant au gosier
De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier
Près de là passe une Cigogne
Il lui fait signe, elle accourt
Voilà l'Opératrice aussitôt en besogne



Elle retira l'os, puis, pour un si bon tour
Elle demanda son salaire
Votre salaire? dit le Loup
Vous riez, ma bonne commère!
Quoi? ce n'est pas encor beaucoup


D'avoir de mon gosier retiré votre cou?
Allez, vous êtes une ingrate
Ne tombez jamais sous ma patte

idem
Philomèle et Progné



Autrefois Progné l'hirondelle
De sa demeure s'écarta
Et loin des Villes s'emporta
Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle.


Ma soeur, lui dit Progné, comment vous portez-vous?
Voici tantôt mille ans que l'on ne vous a vue
Je ne me souviens point que vous soyez venue
Depuis le temps de Thrace, habiter parmi nous
Dites-moi, que pensez-vous faire?

Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire?
Ah! reprit Philomèle, en est-il de plus doux?
Progné lui repartit, Eh quoi? cette musique
Pour ne chanter qu'aux animaux
Tout au plus à quelque rustique?

Le désert est-il fait pour des talents si beaux?
Venez faire aux cités éclater leurs merveilles
Aussi bien, en voyant les bois
Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois
Parmi des demeures pareilles

Exerça sa fureur sur vos divins appas
Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage
Qui fait, reprit sa soeur, que je ne vous suis pas
En voyant les hommes, hélas!
Il m'en souvient bien davantage.




idem
Le Lion devenu Vieux!




Le Lion, terreur des forêts
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse
Fut enfin attaqué par ses propres sujets
Devenus forts par sa faiblesse.


Le Cheval s'approchant lui donne un coup de pied
Le Loup un coup de dent, le Boeuf un coup de corne
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne

Peut a peine rugir, par l'âge estropié
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes

Quand voyant l'Ane même à son antre accourir
Ah! c'est trop, lui dit-il, je voulais bien mourir
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.

idem
Les Loups et les Brebis



Après mille ans et plus de guerre déclarée
Les Loups firent la paix avecque les Brebis
C'était apparemment le bien des deux partis
Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée.

Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits
Jamais de liberté, ni pour les pâturages
Ni d'autre part pour les carnages
Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens
La paix se conclut donc : on donne des otages.

Les Loups, leurs Louveteaux ; et les Brebis, leurs
Chiens.
L'échange en étant fait aux formes ordinaires
Et réglé par des Commissaires
Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats.

Se virent Loups parfaits et friands de tuerie
lls vous prennent le temps que dans la Bergerie
Messieurs les Bergers n'étaient pas
Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.

Ils avaient averti leurs gens secrètement
Les Chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement
Furent étranglés en dormant
Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent
Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.

Nous pouvons conclure de là
Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle
La paix est fort bonne de soi
J'en conviens, mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi?


idem
Le Cygne et le Cuisinier!



Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l'Oison
Celui-là destiné pour les regards du maître.


Celui-ci, pour son goût : l'un qui se piquait d'être
Commensal du jardin, l'autre, de la maison
Des fossés du Château faisant leurs galeries
Tantôt on les eût vus côte à côte nager
Tantôt courir sur l'onde, et tantôt se plonger.


Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d'un coup
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou
Il allait l'égorger, puis le mettre en potage
L'oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.


Le Cuisinier fut fort surpris
Et vit bien qu'il s'était mépris
"Quoi? je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe!
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main
coupe.

La gorge à qui s'en sert si bien!

Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.


idem
Le Renard et les Raisins



Certain Renard Gascon, d'autres disent Normand

Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille

Des Raisins mûrs apparemment

Et couverts d'une peau vermeille.

Le galand en eût fait volontiers un repas

Mais comme il n'y pouvait atteindre

Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.

Fit-il pas mieux que de se plaindre?



idem
Le Lion abattu par l'Homme


On exposait une peinture

Où l'artisan avait tracé

Un Lion d'immense stature

Par un seul homme terrassé

Les regardants en tiraient gloire

Un Lion en passant rabattit leur caquet

Je vois bien, dit-il, qu'en effet

On vous donne ici la victoire

Mais l'Ouvrier vous a déçus

Il avait liberté de feindre

Avec plus de raison nous aurions le dessus

Si mes confrères savaient peindre.

idem
Le Loup et la Cigogne!




Les Loups mangent gloutonnement
Un Loup donc étant de frairie
Se pressa, dit-on, tellement
Qu'il en pensa perdre la vie.


Un os lui demeura bien avant au gosier
De bonheur pour ce Loup, qui ne pouvait crier,
Près de là passe une Cigogne
Il lui fait signe, elle accourt
Voilà l'Opératrice aussitôt en besogne.


Elle retira l'os, puis, pour un si bon tour
Elle demanda son salaire
Votre salaire ? dit le Loup
Vous riez, ma bonne commère!
Quoi? ce n'est pas encor beaucoup.


D'avoir de mon gosier retiré votre cou?
Allez, vous êtes une ingrate
Ne tombez jamais sous ma patte.




 
Retour au forum
 
créer forum